L’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) vient de diffuser l’enquête annuelle de victimation
L’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) vient de diffuser l’enquête annuelle de victimation, ou enquête « Cadre de vie et sécurité », « Victimation 2017 et perceptions de la sécurité ». Cette étude est conduite par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) et l’ONDRP, en collaboration avec le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) du ministère de l’Intérieur. Chaque année, 16 000 ménages et individus âgés d’au moins 14 ans sont interrogés sur les infractions dont ils ont pu être victimes, que celles-ci aient fait l’objet ou pas d’une plainte. L’étude relève une augmentation du nombre de victimes de violences sexuelles (265 000 cas en 2017 contre 173 000 en 2016) qui s’inscrit dans le sillage du mouvement de libération de la parole des femmes.
Signalons également La Note de l’ONDRP n° 28 (novembre 2018) titrée « Le dépôt de plainte des victimes de violences sur le lieu de travail ou d’études ». Basée sur les enquêtes « Cadre de vie et sécurité » de 2008 à 2017, l’étude montre que 21 % des personnes s’étant déclarées victimes de violences physiques, verbales et/ou sexuelles l’ont été sur leur lieu de travail ou d’études. Seules 7 % d’entre elles ont déposé plainte. Des facteurs socio-démographiques et circonstanciels semblent influer sur ce comportement de plainte. Les femmes victimes de ces violences ont, toutes choses égales par ailleurs, 1,4 fois moins de chances de déposer plainte qu’un homme : 6 % d’entre elles ont déposé plainte contre 8 % des hommes.
Action gouvernementale
Le 27 novembre, le ministre de l’Intérieur a diffusé aux préfet·es une instruction relative à la prévention et à la lutte contre les violences faites aux femmes. L’objet de cette instruction est d’informer les préfet·es de la mise en place du portail de signalement en ligne des violences sexuelles et sexistes (veille du 30 novembre) qui permettra aux victimes d’échanger avec des policiers et des gendarmes spécialement formés, grâce à un outil de type « chat ». Sa finalité est de faciliter l’accompagnement des victimes dans leurs premières démarches, tant sociales que judiciaires. Par ailleurs, cette instruction a également pour objet de constituer un réseau territorial des référent·es « violences faites aux femmes » qui sera animé par le secrétaire général, haut fonctionnaire pour l’égalité des droits.
A cet effet, chaque préfet doit nommer au sein du corps préfectoral son ou sa référent·e « violences faites aux femmes ». Ce réseau permettra d’améliorer le suivi des actions menées au plan local, de mieux échanger et de mutualiser les bonnes pratiques. Rappelons que le 27 novembre, Marlène SCHIAPPA, Christophe CASTANER et Nicole BELLOUBET ont inauguré la plateforme de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Une revue de presse sur les réseaux sociaux a été mise en ligne à cette occasion sur notre site.