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« Sous le titre « Refonder les rapports érotiques », Laure MURAT consacre sa chronique dans Libération du 1er février à une comparaison – fatale – des réactions de la société à l’affaire Weinstein, en France et aux États-Unis (comparaison déjà évoquée à plusieurs reprises – veilles des 30 novembre, 22 décembre et 15 janvier). « L’exception française » ne serait-elle « qu’une forme de ringardise déguisée en provocation libertaire ? », se demande-t-elle, « Provocation qui, soit dit en passant, fait l’impasse sur un détail négligeable : le désir des femmes, qui serait exclusivement inféodé à celui des hommes ». La liberté d’importuner réclamée par la « tribune Deneuve » s’oppose à la Marche des femmes de Los Angeles, souligne l’historienne, qui rappelle « à quel point la question du harcèlement, de la domination masculine et de la précarisation des femmes sont des enjeux d’abord politiques ». Selon elle, la manifestation monstre des bonnets roses à oreilles, la cérémonie des Golden Globes et le mouvement Time’s Up « contrastent singulièrement » avec la tribune parue le 8 janvier dans le Monde. Et Laure MURAT d’expliquer que « la déclaration d’intention de Time’s Up (intitulée « Dear Sisters ») est née à la suite d’un message de solidarité envoyé aux actrices par un syndicat représentant 700 000 agricultrices ». Au-delà des femmes agressées sexuellement, elles apportaient leur soutien à « toutes les femmes exploitées », réclamant notamment « une meilleure représentation des femmes de couleur, immigrantes, handicapées, lesbiennes, transgenres, dont les expériences sont souvent significativement pires que celles de leurs congénères blanches, cisgenres et hétérosexuelles ». On est bien loin en France de « cette mobilisation massive des femmes et cette volonté militante d’inclusion des plus démunies ». L’historienne cite en conclusion le discours de Natalie PORTMAN lors de la marche de Los Angeles (veille du 30 janvier). L’actrice a dénoncé un système qui « impose un contrôle des corps, autorise les hommes à s’exprimer mais pas les femmes ». Pour sortir de cette impasse, l’actrice a proposé une révolution du « désir » et du « plaisir »… « Beau et joyeux projet, qui donne à l’affaire Weinstein tout son sens : avoir révélé la nécessité urgente de penser politiquement les abus de pouvoir et de refonder les rapports érotiques », estime Laure MURAT. »
DGCS – Service des droits des Femmes et de l’égalité entre les Femmes et les Hommes
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